Biologie - Mai 1989
Les produits chimiques destinés à éliminer les insectes prédateurs du coton représentent le quart du marché mondial des insecticides.
Les chenilles ne sont qu'un des nombreux parasites du coton. Mais pour les détruire les agriculteurs américains dépensent 200 millions de dollars par an.
D'où l'intérêt d'une récente application du génie génétique par Agracetus, entreprise spécialisée dans les biotechnologies agricoles.
Ses chercheurs ont réussi à transférer le gène contrôlant la synthèse d'une toxine bactérienne dans le chromosome du plant de coton. Cette toxine est produite par le Bacillus Thuringiensis, une bactérie vivant dans le sol.
Les chenilles sont tuées dès qu'elles consomment les feuilles produisant la toxine. L'astuce des chercheurs est d'avoir réussi à insérer de manière permanente le gène bactérien dans le chromosome de la plante.
Le nouveau caractère génétique est stable et transmis de génération en génération. Il s'agit donc d'une nouvelle espèce de coton résistant aux chenilles.
Ce type de plantes peut contribuer à réduire les coûts de production des agriculteurs et à protéger l'environnement en diminuant la quantité d'insecticides chimiques utilisés dans les champs.
Reste maintenant à obtenir l'autorisation du Département américain de l'agriculture pour effectuer des essais sur le terrain. On connait la résistance des écologistes américains à tout essais en vraie grandeur faisant intervenir des espèces nouvelles créées par génie génétique.
La bataille n'est donc pas encore gagnée. Mais si les essais prévus pour l'an prochain étaient couronnés de succès, la variété de nouveau coton pourrait être commercialisée dès 1992.