Environnement - Février 1993
Beaucoup de villes dans le monde songent à se débarrasser des automobiles qui les étouffent. Mais aucune d'entre elle n'a pris des mesures aussi radicales que la ville d'Amsterdam.
A partir de cette année un programme draconien soutenu par la majorité des habitants va entrer en vigueur. Son objectif est de rendre la vie de plus en plus difficile aux automobilistes sans paralyser l'activité économique du centre. Pendant des années les villes ont été obligées de s'adapter aux voitures. Pour la première fois une grande ville européenne à décidé que c'était aux voitures de s'adapter à ses contraintes. Cet ambitieux programme va se dérouler en plusieurs étapes ponctuées par des périodes d'évaluation. D'abord les trottoirs vont être élargis et de nouvelles pistes cyclables construites. A Amsterdam un tiers du trafic repose déjà sur la bicyclette. Ensuite les parkings du centre vont être progressivement supprimés. Les experts de la circulation estiment que c'est un moyen efficace pour lutter contre la congestion du trafic. Des parkings souterrains seront construits à la périphérie, des lignes de métro et de tramway vont être ouvertes. Dans une zone de 8 km2 représentant le centre historique de la ville, toute circulation non vitale sera bannie. Seuls seront autorisés à circuler les taxis, les voitures de police, les ambulances et les voitures de pompiers. Des dérogations seront fournies à des handicapés, à certains résidents et à des minibus commerciaux. Des batobus et des bateaux taxis pourront circuler sur les canaux. Les espaces publics reconquis serviront aux piétons, au shopping, aux concerts de rue, aux marchés. Cette révolution a été votée à une majorité de 53% par les habitants. La question est de savoir si cet exemple va être suivi par d'autres villes européennes. Déjà la Chambre de Commerce met en garde la mairie contre les pertes d'emploi dans les commerces du centre. Un vieux débat que la pratique des zones piétonnes a définitivement réglé.