Environnement - Octobre 1993

La voiture électrique c'est sérieux. Les constructeurs y croient. Tous les grands proposent leurs modèles pour 94 ou 95 : la Citela de Citroën, la Zoom de Renault et Matra, la Lycra de Microcar, la BMW E2, la Ford Ghia Connecta, la Fiat Elletra ou la Volkswagen Chico en attendant la Swatch.

Les américains et les Japonais, General Motors ou Nissan sont aussi sur les rangs. Le développement de la voiture électrique repose en grande partie sur les batteries. Il faut une source d'énergie fiable, de longue durée, à recharge rapide et si possible pas trop lourde. Aujourd'hui les batteries traditionnelles acide-plomb lourdes et encombrantes sont remplacées par des ensembles plus performants : nickel-cadmium, sodium-soufre, zinc-air ou révolutionnaires à base d'hydrures métalliques comme celles mises au point par la société Ovonic Battery. Mais la question aujourd'hui ce n'est plus seulement la voiture seule ou ses batteries. C'est le "système voiture électrique" dans la ville avec toute sa logistique. Quel serait l'intérêt de nos voitures à essence sans les stations services et les garages ? Pour mieux faire comprendre ces nouveaux enjeux la cité des Sciences et PSA Peugeot Citroën proposent du 20 janvier au 4 avril une exposition grand public entièrement consacré à la voiture électrique en ville. On y rencontre la Citela, les versions électriques de la Peugeot 106, de la Citroën AX et même un scooter électrique roulant à 45 kmH. On peut aussi voir les nouvelles bornes de recharge de l'EDF qui seront installées dans 22 villes françaises dès 1995. Fonctionnant avec une carte de crédit elles permettront un recharge en 8 heures ou en 10 min pour 20 km supplémentaires. Des panneaux et des vidéos interactives illustrent le fonctionnement des moteurs, des batteries, des contrôles électroniques ou la protection de l'environnement. Mais surtout ce qui frappe c'est d'entrer dans un décor de ville ou règne le silence. Quel changement !