Environnement - Mai 1994
Le développement de la voiture électrique repose en grande partie sur les batteries. Il faut une source d'énergie fiable, de longue durée, à recharge rapide et si possible pas trop lourde.
Aujourd'hui les batteries traditionnelles acide-plomb lourdes et encombrantes sont remplacées par des ensembles plus performants comme les batteries au nickel-cadmium qui équipent la majorité des nouveaux modèles proposés par les constructeurs. Evidemment les recherches se poursuivent dans de nombreux laboratoires et la concurrence fait rage pour mettre au point la batterie idéale. Voici peut-être la percée technologique qui va assurer à la voiture électrique un essor durable : la batterie à base d'hydrures métalliques (des composés de l'hydrogène avec des métaux). Elle a été mise au point par la société Ovonic Battery une filiale d'Energy Conversion Devices qui s'était fait connaître il y a quelques années dans le domaine des semi-conducteurs. Leur nouvelle batterie (qui intéresse déjà des grands constructeurs automobiles comme Chrysler) a d'extraordinaires caractéristiques : elle se recharge en 15 minutes, dure toute la vie du véhicule, permet une forte accélération et son boîtier est entièrement scellé. Le grand avantage des hydrures métalliques, sortes d'éponges à hydrogène, c'est leur densité énergétique, deux fois plus élevée que celle des batteries au nickel-cadmium. Depuis assez longtemps déjà les ingénieurs avaient remarqué les propriétés des hydrures métalliques mais le grand problème restait la corrosion. Ovonic l'a résolu en utilisant des électrodes à base de vanadium, de zirconium ou de nickel-chrome. La nouvelle batterie est actuellement testée dans plusieurs universités et centres de recherche. Il semble déjà qu'elle constitue une percée déterminante dans ce domaine d'avenir et qu'elle pourrait considérablement accélérer la production des voitures électriques dans le monde.