En raison du « bombardement informationnel » que nous vivons tous les jours, il est plus que jamais indispensable d’exercer la plus grande prudence vis-à-vis des informations que l’on nous communique, même si celles-ci proviennent de sources proches ou fiables.
En effet, en dehors des cas de manipulation flagrante ou volontaire, personne n’est à l’abri d’informations fausses, même si elles paraissent vraisemblables. La prolifération des médias et des sources d’information, ainsi que la difficulté liée au processus de « fiabilisation », font que désormais n’importe qui, même en toute bonne foi, peut-être un vecteur de désinformation.
Avec les informations colportées par Internet, le phénomène a atteint son paroxysme. Idéalement il faudrait être « méfiant » vis-à-vis de toute information disponible sur le Web et disposer d’outils et de méthodes pour en vérifier la fiabilité et la pertinence. Ceci n’est pas toujours ni réaliste ni réalisable. La profusion d’informations actuelle est telle que personne n’est réellement en mesure de vérifier l’authenticité des faits et des événements.
Quand un fournisseur annonce, par exemple, qu’un produit n’existe plus, il ne dispose pas toujours du temps ou de la motivation pour vérifier ses dires. De la même manière, si un revendeur informatique annonce que telle carte vidéo est incompatible avec votre ordinateur, il est nécessaire de s’en assurer sur Internet. Les combinaisons informatiques étant quasiment infinies il est souvent impossible d’asseoir de telles informations sans vérifier.
Au-delà des entreprises, ce qui va donc révolutionner les comportements individuels sur Internet, c’est justement cette « attitude de veilleur ». Elle consiste à garder les yeux ouverts pour se cultiver et s’enrichir à tout niveau : que ce soit pour dénicher une information inédite, vérifier une rumeur, enrichir ses connaissances, forger ses croyances, comparer les prix d’un livre, identifier le chirurgien qui a mis en place la dernière technique pour soigner une maladie rare...
Cela dit, avoir un accès illimité aux informations ne signifie pas pour autant « disposer d’un accès automatique au savoir » et, par conséquent, cela n’entraîne pas à coup sûr un « enrichissement personnel ».
Ce billet est dédié à la mémoire de mon père qui me répétait sans cesse deux dictons italiens qu’à tort je n’ai jamais trop crus de son vivant : « fidarsi è bene, non fidarsi è meglio » (« faire confiance c'est bien, ne pas faire confiance c'est mieux »), « Ricordati che in questo mondo, ci sono due tipi di persone : quelli che ti fregano, e quelli che si fanno fregare… Cerca di non farti fregare troppo… » (« Rappelle-toi que dans ce monde, il y a deux types de personnes : ceux qui t’arnaquent et ceux qui se font arnaquer… Essaie de ne pas trop te faire arnaquer… ») :-)