Environnement - Août 1990
L'énergie du vent continue d'intéresser de nombreux pays. Du 10 au 14 septembre se tiendra à Madrid un colloque international organisé par la CEE et consacré à l'énergie éolienne.
Une forme de production d'électricité qui fait encore parfois sourire mais dont les progrès chaque année sont spectaculaires. La capacité totale d'énergie éolienne installée dans les 12 pays de la communauté atteint aujourd'hui 320 megawatts soit le tiers d'une centrale nucléaire. Plusieurs pays européens comme la Grande Bretagne, les Pays-Bas et la RFA se sont engagés dans d'importants programmes à partir d'aérogénérateurs de grande capacité allant jusqu'à 2 et 3 mégawatt par installation. A la fin des années 90 la capacité de production européenne d'électricité éolienne atteindra 3000 mégawatts, soit l'équivalent de 3 centrales nucléaires. De tels développements ont été rendus possibles par les progrès réalisés dans les matériaux composites pour les pales des générateurs, les systèmes informatiques et cybernétiques assurant la régulation des hélices ou les calculs en soufflerie. Grâce à ces améliorations, les aérogénérateurs de l'entreprise française Aérowatt par exemple produisent un courant stable à 50 hertz et résistent aux cyclones. Le coût du Kw compris entre 70 centimes et 3 F est compétitif par rapport à certains groupes électrogènes au diesel. Le Danemark ou la Californie obtiennent déjà 1,5% de leur électricité à partir du vent et visent 3% dans 30 ans. Mais au delà des impressionnants programmes d'aérogénérateurs géants, une des voies d'avenir parmi les plus intéressantes est représentée par les systèmes hybrides combinant des éoliennes, des cellules solaires et la cogénération de vapeur à partir de déchets urbains. A méditer en période de restrictions d'énergie et de protection de l'environnement.